Encyclopédie Atypique Incomplète
Incomplète, car toujours en construction au gré des jours, avec sérieux, curiosité et humour.
Atypique, car toujours dans l'esprit de la connaissance par l'observation et la pratique.
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dimanche 4 octobre 2009
Sun Zi ou Sun Tzu ou Souen Tseu (en chinois 孫子, pinyin : Sūn Zǐ, Wade-Giles : sun1 tzu3, prononcer /suən.ts̩/, signifie « maître Sun ») de son vrai nom Sun Wu (孫武, Sūn Wǔ, sun1 wu3, wǔ signifiant « militaire », « martial »), est un général chinois du Ve siècle av. J.-C. (544–496 av. J.-C.).
Il est surtout célèbre en tant qu’auteur de l’ouvrage de stratégie militaire le plus ancien connu : “ L’Art de la Guerre ”.
L’Art de la guerre (en chinois : 孙子兵法, pinyin : sūn zǐ bīng fǎ, littéralement : « Stratégie militaire de maître Sun ») est le premier traité de stratégie militaire écrit au monde (VIe siècle av. J.-C. – Ve siècle av. J.-C.).
Son auteur, Sun Zi (孙子, sūn zǐ), y développe des thèses originales qui s’inspirent de la philosophie chinoise ancienne.
L’idée principale de son œuvre est que l’objectif de la guerre est de contraindre l’ennemi à abandonner la lutte, y compris sans combat, grâce à la ruse, l’espionnage et une grande mobilité : il s’agit donc de s’adapter à la stratégie de l’adversaire, pour s’assurer la victoire à moindre coût.
C’est l’essence de la guerre psychologique illustrée notamment par la guerre d’Indochine, la guerre du Viêt Nam et la guerre sino-vietnamienne.
On dit aussi que Mao Zedong et Joseph Staline ont lu ce livre pendant la guerre.
La tradition associe l’Art de la Guerre, à un général nommé Sun Tzu, qui aurait vécu à la fin du VIe siècle av. J.-C., et serait entré au service du roi Helu de l’État de Wu. Selon Sima Qian, Sun Tzu aurait fait lire ses Treize chapitres au roi, avant de le conseiller lors de ses campagnes contre l’État de Chu.
Cette attribution a été contestée par des historiens chinois depuis la dynastie des Song, observant l’absence de toute mention de Sun Tzu dans les textes anciens (le Zuo zhuan notamment, qui décrit les guerres entre Wu et Chu), et le fait que les principes défendus par Sun Zi sont plus adaptés à la période des Royaumes Combattants (IVe siècle av. J.-C.), qu’à la période des Printemps et des Automnes. L’Art de la Guerre fut alors attribué à un descendant supposé de Sun Tzu, Sun Bin, qui écrivit également des traités militaires.
Dans les années 1970, la découverte d’une tombe contenant plusieurs textes militaires a mis fin à cette hypothèse. Si elle ne permet pas de prouver l’existence historique de Sun Tzu, elle démontre l’existence de deux traités distincts :
On pense aujourd’hui que l’Art de la Guerre de Sun Tzu date du début du Ve siècle av. J.-C.
L’œuvre est fondé sur le principe suivant : gagner ou perdre une guerre ne se fait pas par hasard, ni par l’intervention des dieux ou des esprits.
C’est une question de méthode et de stratégie. De bons principes stratégiques conduisent à la victoire, il est donc important de les étudier.
Il y a deux concepts de base dans ce livre :
Ce livre guide aussi le lecteur sur les cinq éléments à prendre en compte dans l’élaboration d’une stratégie :
Sous l’influence du Taoïsme et du Yi Jing (le Livre des Changements) l’Art de la guerre énonce que l’harmonie entre ces cinq éléments est une condition préalable au succès d’une campagne.
Il montre comment la réflexion peut mener à la victoire, comment l’analyse des faiblesses de l’ennemi peut fonder une tactique, si l’on sait les exploiter, et même les aggraver ; il met l’accent sur la psychologie du combat et sur l’importance de la ruse et de la fuite.
Ces principes stratégiques sont appliqués au domaine militaire, mais peuvent l’être aussi à celui des affaires, de la politique ou de la société.
Ce vieil ouvrage apparaît ainsi étonnamment moderne par ses dimensions psychologiques et morales.
Ainsi, les idées de l’Art de la guerre ont été reprises et adaptées par différents auteurs pour la stratégie et notamment la stratégie d’entreprise !
L’Art de la guerre, déjà introduit en Europe en 1772 par Joseph-Marie Amiot [1], est encore étudié aujourd’hui dans les écoles militaires occidentales, ce qui donne l’occasion de comparer cet enseignement à celui d’autres stratèges.
Mais cette comparaison est difficile, car Sun Zi reste très « théorique » et n’édicte pas de « procédures » comme dans les ouvrages occidentaux.
Mais ses idées, ignorées durant les époques de guerre totale et de conflits frontaux, ont retrouvé une actualité en inspirant les grandes guérillas anti-coloniales chinoises et vietnamiennes, notamment, et sont aujourd’hui reprises par les stratèges asiatiques et américains de la guerre économique et de la guerre psychologique.
Sun Zi recommande d’épargner l’ennemi en fuite. Cette stratégie est opposée à celle de Napoléon Bonaparte, qui avait pour principe au contraire de pilonner les fuyards au moyen de l’artillerie afin de ne plus les voir revenir !
Le point de vue de Sun Zi est qu’il faut permettre à l’ennemi de s’enfuir, sinon il se bat avec la « rage du désespoir » et risque d’infliger des pertes sévères, surtout s’il se sait perdu. De plus, Sun Zi dit aussi qu’il faut tromper l’adversaire en fuite, toujours lui laisser croire qu’il peut s’enfuir. Cette lecture est néanmoins sujette à des divergences d’interprétation.
On peut aussi noter qu’à l’époque de Sun Zi la chevalerie canalisait le désespoir dans la lutte, alors que sous Napoléon Bonaparte ainsi qu’avec l’usage de l’artillerie et de son effet dissuasif, le soldat avait davantage tendance à fuir de désespoir, incapable de se venger car incapable de survivre face à une artillerie.
Napoléon utilisa beaucoup cet effet dissuasif pour convaincre toute armée en défaite que leurs chances de survie étaient incomparables avec celles des guerriers des Royaumes Combattants de Sun Zi par exemple.
Une grande partie de l’ouvrage a été perdue, comme en témoignent certains chapitres très courts. Il nous en reste quelques treize, mais le plan est assez lâche (certains concepts se retrouvent sous diverses formes dans plusieurs chapitres) :
[1] C’est un Jésuite, membre éminent de la Mission jésuite en Chine, le père Joseph-Marie Amiot qui a traduit et fait connaître cet écrit en Europe en 1772 (sous le nom “Les Treize Articles”), d’où il s’est rapidement diffusé vers les cours royales et les académies militaires.