Encyclopédie Atypique Incomplète
Incomplète, car toujours en construction au gré des jours, avec sérieux, curiosité et humour.
Atypique, car toujours dans l'esprit de la connaissance par l'observation et la pratique.
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Atypique, car toujours dans l'esprit de la connaissance par l'observation et la pratique.
lundi 16 février 2009
Le téléphone est un appareil de communication, initialement conçu pour transmettre la voix humaine et permettre une conversation à distance...
Pour fonctionner, le téléphone nécessite une infrastructure terrestre ou spatiale, le réseau téléphonique.
Après y avoir raccordé son terminal fixe ou mis en marche son appareil mobile, l’utilisateur ayant souscrit à un abonnement auprès d’un opérateur de télécommunications peut passer un appel téléphonique à un destinataire également raccordé en composant son numéro attitré, ce qui déclenche généralement la sonnerie de l’appareil de destination.
Si la personne appelée accepte l’appel, une conversation téléphonique peut commencer, ce qui se fait en général, en français, par le mot “allô”...
L’invention du téléphone est attribuée à Alexandre Graham Bell en 1876 [1].
Mais on lui connaît plusieurs précurseurs, dont :
Le téléphone a été exploité commercialement aux États-Unis dès 1877 et en France dès 1879.
En 1912, on compte 12 millions de postes téléphoniques dans le monde, dont 8 millions aux États-Unis.
Il y avait un abonné pour 12 habitants aux États-Unis, 1 pour 71 en Grande-Bretagne et dans l’Empire Allemand et 1 pour 183 en France.
À ses débuts, le réseau téléphonique est entièrement manuel.
L’appel d’un correspondant est effectué par la procédure suivante :
Le bouton d’appel a été progressivement remplacé par une magnéto. Son rôle est de produire une tension électrique destinée à faire chuter le volet annonciateur du central. L’avantage par rapport au bouton d’appel est la suppression d’une des piles présentes chez l’abonné dont l’entretien était particulièrement coûteux.
Le téléphone automatique a été inventé par Almon Strowger, aux États-Unis vers 1891.
Celui-ci, entrepreneur de pompes funèbres, soupçonnant les opératrices de privilégier son concurrent, voulait éliminer les opérations manuelles lors de l’établissement d’une communication.
Le commutateur automatique sera testé en France dès 1912 à Nice.
L’intérêt du téléphone automatique est d’appeler directement un correspondant sans passer par une opératrice. L’usager décroche le combiné de son téléphone puis transmet à une machine, à l’aide d’un cadran mobile, la série de chiffres identifiant son correspondant (son numéro de téléphone).
Lors du passage à l’automatique en région parisienne, un numéro à trois chiffres a été associé à chaque central téléphonique. Les abonnés devaient composer ces trois chiffres, puis le numéro de leur correspondant. Comme les abonnés avaient en mémoire les noms des centraux de leurs correspondants, on écrivit sur les cadrans de numérotation des appareils, quelques lettres de l’alphabet pour chaque chiffre :
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 0 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
abc | def | ghi | jkl | mn | prs | tuv | wxy | oqz |
Ce qui permit de conserver longtemps l’habitude, en donnant son numéro, de donner le nom du central, par exemple DANTON et non le numéro 326 correspondant.
Petit à petit, les usagers, en région parisienne, prirent l’habitude de composer les trois chiffres correspondants aux trois premières lettres des centraux :
Il fallait néanmoins continuer d’appeler l’opératrice par le 16 pour les relations « interurbaines » et par le 19 pour les relations « internationales ».
1837 | La première ligne de chemin de fer de France transportant des voyageurs entre Paris et Saint-Germain-en-Laye est inaugurée. |
1854 | Charles Bourseul, agent du télégraphe pose le principe du téléphone.
Un article de l’Illustration présente ses explications le 26 août 1854. |
1858 | Première nouvelle envoyée par télégraphe. |
1879 | Le téléphone est exploité commercialement en France dès 1879.
Le 26 juin, le Ministère des Postes et Télégraphes accordent trois concessions pour l’exploitation commerciale du téléphone. Premiers abonnés au téléphone en France. Les trois concessionnaires fusionnent dès 1879 pour constituer la Société générale des téléphones. Paris profite de la tenue de l’exposition universelle de 1878 pour se doter du plus important réseau urbain. |
1884 | Premières lignes inter-urbaines installées en France. |
1886 | Inauguration de la ligne téléphonique entre Paris et Bruxelles. |
1890 | 10 000 abonnés au téléphone en France. |
1891 | Pose du premier câble téléphonique sous la Manche (Paris-Londres). |
1894 | Premières utilisations du téléphone par l’armée française au cours de grandes manœuvres. |
1902 | Un bateau scandinave, en route pour les États-Unis d’Amérique, est pris dans une très forte tempête dans la Manche. Les très graves avaries subies contraignent le capitaine à faire escale à Brest. Le bateau mis en cale sèche, le verdict tombe : entre quatre et six mois de réparations !
Un ingénieur présent à bord prend alors une décision qui sera lourde de conséquences : il décide de décharger la cargaison et de tenter de la vendre sur place. C’est comme ça que les quatre premiers autocommutateurs (Ericsson) sont entrés sur le sol français. Ayant vendu ces « centraux téléphoniques » en un temps record, l’ingénieur en question commande alors d’autres exemplaires à sa maison-mère. Et crée une structure locale pour leur commercialisation et leur entretien. La société Ericsson-France est devenue par la suite Société-Française-des-Téléphones-Ericsson, puis Société-Française-des-Téléphones, puis Thomson-CSF-Téléphone, puis Alcatel ! Et c’est aussi pour ça que les principaux centres de recherche, tant d’Alcatel que de France Télécom, se trouvent dans la région de Brest. |
1904 | Édouard Estaumie créé le mot « télécommunication ». |
1908 | Seulement 182 000 abonnés au téléphone en France contre 838 000 en Allemagne et 574 000 en Grande-Bretagne.
Le téléphone est encore perçu en France comme un gadget pour personne fortunée. |
1912 | Le téléphone automatique fait ses débuts en France. Ces débuts sont toutefois timides et il faut attendre 1924 pour assister à l’inauguration du premier central automatique digne de ce nom à Paris.
Les numéros de téléphone à Paris sont de la forme d’un indicatif de 3 lettres (exemple : MON pour Montmartre) et d’un nombre correspondant tout simplement à l’ordre de la demande (la 100e personne qui demande à Montmartre sera MON-100). L’automatisation oblige à une correspondance lettre/chiffre, apparaissent alors les 26 lettres de l’alphabet distribuées sur les touches chiffrées, MON devient 606) Cette correspondance qui existe toujours aujourd’hui est désormais utilisée pour les SMS. |
fin des années 1970 | Le téléphone devient entièrement automatique en France. |
1974 | Dans certaines villes, il fallait encore plusieurs mois, après la demande de l’usager, pour être raccordé au réseau téléphonique. |
1985 | En octobre, à 23 heures, (période particulièrement creuse) le numéro de téléphone des français passe de 6 ou 7 chiffres à 8 chiffres. |
1996 | Le 18 octobre à 23h00, le numéro passe à 10 chiffres, permettant d’accueillir mathématiquement cinq fois plus d’abonnés, car les deux premiers chiffres découpent la France métropolitaine en cinq zones, de 01 à 05.
Le 19 est remplacé par le 00 pour joindre l’international. |
1997... | Par la suite, d’autres indicatifs ont fait leur apparition, 06 pour les téléphones portables ; 07, 08 (numéros gratuits et/ou surtaxés) et 09 sont également utilisés pour les autres opérateurs (Free, Orange, Alice, etc.) |
2001 | Un délai de 24 à 48 heures est nécessaire pour l’ouverture de la ligne et le raccordement au réseau téléphonique. |
2006 | Le 3 avril, Le service des renseignements, le « 12 », est ouvert à la concurrence, des numéros au format 118XXX apparaissent à grand renfort de publicité. |
2008 | Le nombre d’abonnements à un service téléphonique est de 40,2 millions à la fin du troisième trimestre 2008. |
2009 | Fin du 3611, l’annuaire électronique accessible par un Minitel. |
2010 | Ouverture du 07 pour les communications M2M (Mobile to Mobile). |
On l’appelle codage E Z AB PQ MCDU, avec :
Le code Exploitant est défini par l’autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) [4]. La décision définit notamment que sept valeurs seront attribuées, les autres étant réservées pour des usages globaux.
On trouve donc aujourd’hui, les codes exploitant des opérateurs téléphoniques suivants :
L’attribution a été réalisée par tirage au sort (les opérateurs ont été tirés au sort pour savoir qui allait choisir son préfixe en premier) le 16 septembre 1997 et est applicable pour le transport longue distance depuis le 1er janvier 1998.
En raison de la rareté du préfixe E, certains opérateurs se voient attribuer un préfixe à quatre chiffres ou plus (ex : 1645).
Vous indiquez un numéro de téléphone, et le programme vous propose un mix entre chiffres et lettres facile à retenir...
Bref, un bon moyen mnémotechnique pour ne plus oublier les numéros des copains et copines, ou donner le sien d’une manière originale !
Il suffit d’indiquer le numéro de téléphone à traiter et de cliquer sur le bouton “Générer les combinaisons” pour visualiser toutes les réponses.
*Les dictionnaires sont régulièrement enrichis avec de nouveaux mots ou locutions...
Photo du Téléphone Manuel : « L’ancêtre des téléphones » par Tomasz Sienicki, 2004, prise au Vendsyssel Historiske Museum in Hjørring, Denmark.
[1]
Le 14 février 1876, l’Américain d’origine anglaise Alexander Graham Bell dépose un brevet pour un système de transmission de la voix.
Quelques heures plus tard, son compatriote Elisha Gray fait de même.
Le 10 mars de la même année, Bell réussit à transmettre, avec son montage électrique, une phrase entière que son assistant, Thomas Watson, situé dans une pièce voisine, entend distinctement.
Une bataille juridique s’engage alors entre Bell et Gray, compte tenu des enjeux industriels et économiques pressentis : qui est le véritable inventeur ?
Le premier, un orthophoniste, qui cherche à transmettre la voix ?
Ou le second, un spécialiste de la télégraphie, inventeur reconnu, associé à la Western Electric Company et qui a développé une grande partie des éléments techniques qui serviront plus tard au téléphone ?
Le tribunal donnera finalement raison à Bell.
Photo ci-dessus : Alexander Graham Bell (1847-1922), physicien et ingénieur américain, lors de la première liaison téléphonique de New York à Chicago, en 1892.
[2] “Téléphone” : Définitions lexicographiques et étymologiques de téléphone du CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales).
[3] Antonio Meucci
Le rôle de ce dernier dans l’histoire de l’invention du téléphone a été reconnu officiellement par la chambre des représentants des Etats-Unis en 2001 : « Expressing the sense of the House of Representatives to honor the life and achievements of 19th Century Italian-American inventor Antonio Meucci, and his work in the invention of the telephone. », conclusion de la résolution 269 du 17 octobre 2001 de la chambre des représentants des États-Unis (107th CONGRESS, 1st Session, H. RES. 269, October 17, 2001).
[4] Code Exploitant : la décision 97-196 de l’ART.
[5]
Le 3611, l’annuaire électronique, tire sa révérence en 2009...
Après 25 années de bons et loyaux services, le 3611, l’annuaire électronique, tire sa révérence. Sa fin est programmée pour mars 2009, ont annoncé France Télécom et le groupe PagesJaunes.
Le 3611, au plus fort de son utilisation à la fin des années 90, a représenté plus de 5 millions de recherche par mois.
Il faut dire que le service était efficace et rapide. Il permettait de retrouver n’importe quel numéro inscrit dans l’annuaire même avec des orthographes imprécises.
Le minitel, hôte de l’annuaire téléphonique, affichait à la même époque un milliard d’euros de revenus et 20.000 services actifs.
L’arrivée d’Internet et sa fulgurante expansion ont mis à mal la fréquentation de l’annuaire électronique (250.000 connexions par mois de nos jours).
« Avec le développement d’Internet, l’audience de ce service est en chute de plus de 50% par an », a précisé un porte-parole de France Télécom.
De fait, il apparaissait plus que difficile pour un service payant, malgré les quelques minutes gratuites, d’opposer une réelle concurrence face à une Toile capable de délivrer des informations en quelques secondes et en quelques clics.
Le minitel quant à lui, résiste encore. Mais la fin du 3611, qui représente aujourd’hui plus d’un tiers des connexions, devrait précipiter sa disparition.
Après le mythique 12 (les renseignements téléphoniques), c’est donc une nouvelle page de notre histoire française des télécommunications qui se tourne...
[6]
Horloge parlante : la version française de l’horloge parlante a été inventée le 14 février 1933 par Ernest Esclangon, directeur de l’Observatoire de Paris. À l’époque elle était joignable au numéro ODE 84.00 (ODE est l’ancien indicatif du quartier de l’Odéon).
Depuis 1967, elle est réglée à partir d’une horloge atomique au césium 133.
Depuis 1975, elle est accessible au numéro 3699, opéré par France Télécom.
Il existe également des opérateurs privés proposant des services d’horloge parlante.