En Russie et dans les pays voisins, boire est une affaire sérieuse, et peu importe s’il s’agit de boissons alcoolisées ou non !

 Le Thé

En Occident, l’une des images les plus populaires est le grand samovar en argent trônant sur une table chargée de gâteaux et de pâtés russes. Aujourd’hui encore, le samovar est de mise quand on reçoit des invités dans une maison russe, même s’il est de plus en plus souvent en cuivre ou en acier inoxydable, et si l’électricité a remplacé le charbon de bois.

Une bouilloire contenant une forte infusion de thé noir se trouve sur le dessus du samovar. Par un robinet, situé en bas, sur le devant du samovar, on tire de l’eau chaude qui sert à diluer le thé fort et amer de la bouilloire. Celui-ci est ensuite servi dans de grands verres à anse métallique, garnis de fines rondelles de citron. Dans certaines régions du Caucase, en Asie centrale et dans le Kazakhstan, on boit de préférence du thé vert.

Cette manière de préparer le thé a été apportée dans la capitale russe au XVII ème siècle par le premier ambassadeur et explorateur en Chine et en Mongolie, tout comme les feuilles de thé, noires et séchées. Mais c’est seulement sous Catherine la Grande, au XVIII ème siècle, que la boisson riche en acide tonique fut mieux connue. Au XIX ème siècle, l’habitude de boire du thé se répandit chez les bourgeois des villes, puis dans le peuple.

 La Vodka

Tout comme le thé, la vodka (petite eau) était à l’origine réservée aux riches.
Au début, elle était faite avec du moût de raisin, puis avec du seigle, et c’est seulement au milieu du XVIII ème siècle qu’elle fut de plus en plus souvent fabriquée avec de la pomme de terre.

La mythologie populaire du Russe buvant plus qu’il n’a soif était effectivement fondée. À l’époque, les impôts sur le sel et l’alcool représentaient 30 % de l’ensemble des recettes fiscales du gouvernement.

Actuellement, la meilleure vodka est fabriquée avec du blé, et est distillée plusieurs fois. On la boit très froide, d’un seul trait, dans un petit verre et si possible après avoir mangé un zakouska, ou au moins une bouchée de pain noir ou un cornichon, pour préparer l’estomac.
Le rituel est ensuite répété jusqu’à ce que la faim soit assouvie et que l’honneur de la compagnie soit satisfait.

Les meilleures vodkas non aromatisées sont la Pchenichnaïa, la Stolitchnaïa (légèrement sucrée) et la Moskovskaïa (avec une petite pincée de bicarbonate de soude).
Les variétés aromatisées comprennent la Zoubrovka (vodka polonaise à l’herbe de bison), la Pertsovka (au goût de poivre), l’Okhotnitchnaïa (vodka du chasseur, aux herbes et aux épices) et la Limmonaïa (au citron).

 La Bière

Alors que l’on trouve seulement de la bière de qualité européenne (pivo) dans les hôtels et dans les magasins à devises fortes (beriozka), les boissons peu alcoolisées comme le kvas sont vendues dans la rue quand il fait chaud.

La version commerciale est fermentée à partir d’un mélange de blé, de seigle, de sarrasin, d’eau et de sucre, et est vendue dans des tonneaux portatifs que l’on transporte en ville. On peut identifier le contenu des tonneaux à la vue des lettres KBAC (kvas), imprimées sur les côtés.

 Le Vin

La plupart des vins (vina) que l’on trouve dans les pays de la CEI et dans les pays baltes viennent de Géorgie, de Moldavie et de Crimée.

En Géorgie, on fabrique de puissants vins blancs et rouges, souvent trop sucrés pour les Européens. En Moldavie, on cultive des vins blancs légers et fruités, et la plupart des mousseux des pays de la CEI viennent de Crimée.

 Et... le Cognac

L’Arménie, et dans une moindre mesure l’Azerbaïdjan, produisent un cognac (koniak) d’une étonnante qualité.

A la vôtre !

P.-S.

D’après une lecture gourmande de recettes de cuisine de Susan Ward.

Photo du Samovar : « Samovar russe en argent », par Yannick Trottier, 2005.