J’étais dans un supermarché, et le caddie était plein.
Je propose à mon amie :
- “Je t’apporte un caddie vide, et je paye et vais déjà ranger celui-ci dans la voiture
- “D’accord” me répond-elle.

Aussitôt dit, aussitôt fait, me revoici dans le supermarché.
Et là, je cherche mon amie en vain ...

Bon, puisque je ne la trouve pas, je vais lui téléphoner”, me dis-je.
Sonnerie ... ça sonne, mais sans décrocher.
Bon, je réessaye.

Et là, je me rends compte que j’entends au loin la sonnerie.
Je vais dans la direction, guette pour voir sa silhouette ... rien.
Mais pourquoi ne décroche-t-elle pas, puisque le téléphone sonne ?

Je réessaye encore et encore, dans le brouhaha du supermarché, j’entends bien la sonnerie, mais impossible de déterminer exactement la direction.
Je crois la voir dix fois, vingt fois, en vain.

Le temps passe.
Je m’impatiente.
Je ne comprends rien.
Le téléphone est branché puisque j’entends la sonnerie.
Elle est là... quelque part !
A moins qu’elle ne l’ai égaré, ou que quelqu’un ne lui ai volé...

Finalement je l’aperçois à une caisse.
- “Pourquoi ne décroches-tu pas ? Je t’ai appelée 100 fois !
- “Tout simplement, mon chéri, parce que c’est TOI qui a mon téléphone... dans ton sac à dos ! ! !
- “...”, silence.

Je me téléphonais donc à moi-même sans m’en rendre compte.

Combien de fois, dans la vie, nous téléphonons-nous à nous-mêmes sans nous en rendre compte ?

A chaque fois que nous reprochons vivement quelque chose à une autre personne, il est utile de voir pourquoi cela nous fait autant d’effet, à quelle peur, quel complexe, quelle expérience négative cela nous relie.

Nous croyons « téléphoner » à un autre... alors que nous ne faisons que laisser sonner un téléphone dans notre dos, sans le décrocher !