D’après des tests en laboratoire effectués en 1998, notre oeil est capable de distinguer environ 2 millions de couleurs (soit environ 2^21 couleurs différentes).

Mais il ne s’agit là que d’une moyenne, certaines personnes étant capables de meilleures performances encore...

Pour établir ce chiffre de 2 millions, des tests de perception des couleurs ont été réalisés sur des dizaines de sujets placés devant des collections d’échantillons peints, ou face à des écrans d’ordinateurs.

Au départ, on fait apparaître sur l’écran deux couleurs strictement identiques, puis la personne qui réalise le test peut faire varier insensiblement, au moyen d’une commande ( souvent un joystick ), la couleur de l’un des deux échantillons. Dès qu’elle perçoit une différence entre les deux, elle appuie sur un bouton.

Il existe une unité de mesure pour quantifier les différences entre couleurs, appelée CIELAB. Ce nom est dérivé de CIE, qui est le sigle de la Commission Internationale de l’Eclairage, chargée d’établir les normes en termes de couleurs.

On admet que deux couleurs sont discernables entre elles lorsqu’elles sont séparées par une unité CIELAB. Cette unité est utilisée dans l’industrie textile, ou par les fabricants de colorants : deux unités CIELAB doivent séparer deux coloris, qu’il s’agisse de tissus ou de peintures.

Pourtant, il n’est pas évident de se représenter physiquement cette unité, contrairement au centimètre, ou au degré Celsius.

La raison en est simple.

Alors que la température, par exemple, suit une évolution linéaire entre le froid et le chaud, la perception des couleurs par notre cerveau nécessite un jugement en trois dimensions :

  • une échelle qui va du clair au foncé,
  • une qui va du vert au rouge,
  • et une troisième du bleu au jaune.

Chaque objet, chaque surface, chaque perception de notre environnement est jugé en permanence par le cerveau en fonction de ces trois paramètres, grâce aux informations captées par les récepteurs photosensibles de la rétine.

Prenons l’exemple concret d’une orange.

Sa surface est tout à la fois plus claire que foncée, plutôt rouge que verte, et tire nettement vers le jaune par rapport au bleu.
C’est le résultat de cette triple analyse qui permet au cerveau de reconstituer la couleur orange.

Ce sont d’ailleurs ces trois unités, baptisées LAB, qui donnent la deuxième partie du sigle CIELAB.

Alors que penser des écrans et cartes vidéo d’ordinateurs en 16 millions de couleurs ?

Une pure esbrouffe marketing ?